Auto-entretien - KFD (octobre 2012)

H.N. a écrit:

C'est pourquoi le second disque de PAGAN ASSAULT sera divisé en deux parties : l'une dédiée à Arès, l'autre dédiée à Dionysos.

Après réflexion, pour mieux cadrer avec le contenu du deuxième album de PAGAN ASSAULT que je suis en train de préparer, il est possible que je substitue Morphée (dieu des rêves) à Dionysos pour la deuxième partie de l'album.

Voici les causes de mon hésitation: Dionysos représente à la fois la fertilité dans son aspect organique (sucs vitaux), l'ivresse liée à tous les produits de la vigne (sachant que l'alcool n'a jamais fait partie de mes drogues favorites, au contraire), et le théâtre - autant la comédie que la tragédie - c'est-à-dire la mise en scène de situations drôles ou tristes.

Il est intéressant de noter que j'ai depuis de nombreuses années besoin de recourir à des drogues chimiques pour affronter les situations sociales, c'est-à-dire pour arriver à jouer mon rôle correctement. Cependant ma dépression n'est pas une incarnation de la tragédie, mais un refus de la réalité, une forme de fuite pour se réfugier dans le sommeil et les rêves. Mon décalage horaire chronique marque aussi une attirance pour la Nuit, sachant que Morphée est (selon certains théologiens antiques) le fils d'Hypnos (le Sommeil) et de Nyx (la Nuit).

Par conséquent il me paraîtrait éventuellement plus logique de dédier la deuxième partie du futur second album de PAGAN ASSAULT - intitulé Requiem for Illusions - à Morphée, plutôt qu'à Dionysos, car les morceaux qui composent cette seconde partie sont plus axés sur la tristesse et les rêves que sur la joie artificielle provoquée par le vin, les sucs organiques (qui me répugnent) ou le jeu théâtral.

Tout avis d'un spécialiste de la religion hellénique sur le sujet sera bienvenu.

Hier soir, après avoir vu le film The Wicker Man, j'ai repensé aux attributs de Dionysos et à ma relation avec ce dieu. Un nouvel éclairage s'est posé sur ma réflexion: j'ai fait le lien entre le dégoût que m'inspirent les sécrétions corporelles et la dépression dont je souffre depuis une douzaine d'années. Schématiquement, de la même façon dont Aphrodite m'a puni pour avoir tenté de mépriser le sexe et les besoins corporels, il semblerait que Dionysos me punisse aussi pour mon mépris de l'alcool, des sécrétions corporelles et de la comédie. Ma dépression est éminemment liée à l'angoisse des situations sociales (c'est-à-dire à mon refus de jouer la comédie sociale). En outre, il m'arrivait fréquemment - quand je consommais des psychotropes régulièrement - de faire des mauvais trips.

Tout ça pour dire que la frontière entre Dieu-protecteur et Dieu-persécuteur est mince et ambiguë, et que le symbolisme psychologique du panthéon hellénique est beaucoup plus profond et complexe qu'il n'y paraît.

Pourquoi et comment ta déesse t'a puni?

J'ai souffert (et je souffre encore parfois) de la frustration sexuelle, physiquement et mentalement. Physiquement ça peut se traduire par des douleur post-masturbatoires, des maux de ventres, pertes d'appétit; mentalement, par des obsessions, des pensées polluantes qui perturbent ma concentration, et même des hallucinations scato-sexuelles sous psychotropes.

J'ai vraiment un rapport difficile avec le sexe et mon corps; il faut savoir par exemple qu'avant un rapport sexuel je ressens un état de stress intense (à la limite du tremblement) qui me coupe l'appétit et m'obsède de façon incapacitante. Seul l'acte sexuel et son aboutissement (éjaculation) me soulagent, en laissant toutefois souvent la place à une dépression post-coïtale. Soit je me sens vidé, fatigué et déprimé (je sors rarement après un acte sexuel), soit j'ai envie de recommencer malgré l'impossibilité physique. Je me sens aliéné par le sexe.

Bien sûr Aphrodite/Vénus est une image, mais ça se tient. C'est comme si elle exerçait son pouvoir sur moi par périodes (la libido est fluctuante); durant ces périodes, je dois me soumettre à elle, sinon elle me punit. Les femmes désirables sont en quelque sorte ses envoyées.

Même type de rapport avec Dionysos. Si je n'honore pas ses attributs (la comédie, les substances euphorisantes, la musique dysharmonique, la folie), je suis frappé par la dépression de façon handicapante (une sorte de lourdeur accablante).

Idem pour Arès/Mars. Si je n'accomplis pas mon devoir de lutte quotidien, il m'accablera d'auto-culpabilisations et de remords.

Les Dieux veulent exercer leur pouvoir sur les hommes, pour cela ils se battent à la fois contre les hommes, avec les hommes ou entre eux. Il faut comprendre le polythéisme comme une vision du monde, une psychologie (science de l'âme).

Note pour terminer que Mercure/Hermès est à la fois le dieu des diplomates, des messagers, des marchands... Mais aussi des voleurs! Employant les mots par ruse et non par quête de la Vérité, c'est le dieu-bourgeois par excellente. Une statuette de Mercure trône d'ailleurs dans le salon de la ferme familiale alsacienne.

J'ajouterais que je ne considère pas Aphrodite/Vénus comme une déesse fondamentalement malveillante ou bienfaisante; elle est juste possessive et exigeante (du moins avec moi). Si elle n'obtient pas les hommages qui lui sont dus, elle peut se montrer particulièrement cruelle.

La masturbation (épanchement de la semence au sol) ne peut lui suffire, elle veut sa part de rapports charnels. Le latex, s'il protège des maladies (risques inhérents), éloigne de la divinité. Aphrodite veut un sacrifice, une libation.

Il est intéressant d'analyser le recours à la prostitution, que je n'encourage pas, mais qui me semble inévitable pour cette libation: en effet le couple dans sa dimension conjugale (reproduction, éducation de la descendance, gestion du ménage...) ne peut être centré sur le sexe, or 90% des filles désirables ne livrent pas leur corps gratuitement (les 10% restantes exigent un autre sacrifice).

Le recours à la prostitution implique donc un sacrifice financier (coût conséquent quand on a des relations régulières et suivies) autant qu'un sacrifice moral (accepter la vénalité) et physique (accepter les risques inhérents).

Tout cela me semble cohérent. Aphrodite et Dionysos s'affrontent dans mon esprit pour s'octroyer mes faveurs. Arès et Morphée me libèrent et me transcendent (quand ils ont le champ libre).

Selon mon interprétation, Aphrodite n'est pas une déesse de la fécondité, contrairement à sa rivale Héra. Elle est plutôt l'équivalent féminin d'Arès: elle veut qu'on fasse l'amour comme lui veut qu'on fasse la guerre.

La dualité d'Aphrodite (sexe et amour) fait l'objet d'un débat philosophique encore irrésolu.

Origine du mot "vénérien"

L'adjectif "vénérien" vient de VÉNUS, déesse romaine de l'Amour et de la Beauté. Elle fut (obligée par Zeus) la femme de Vulcain qui était assez laid et eut des amours infidèles avec Mars.

"Vénérien" évoque donc tout d'abord l'adultère puis désigne, au début du XVIIème siècle, une maladie qui est contractée lors de rapports sexuels.

Depuis le XXème siècle, on lui a préféré l'expression «maladie sexuellement transmissible».

A noter que la racine indo-européenne 'wen' s'applique au désir. On la retrouve dans le sanskrit 'vanas', l'allemand 'Wunsch' et l'anglais 'wish' qui expriment tous le désir. Or le désir peut être le lit de l'adultère.

NB: l'origine de  vénérien n'as rien à voir avec le mot vénérer.... même si on peut vénérer la beauté, et là on en revient à la beauté de Vénus !

http://www.medsyn.fr/perso/g.perrin/cyberdoc/mots/venerien.htm

(Par "adultère", il faut comprendre toute union hors du cadre du mariage)


J'ajouterais qu'on retrouve la dualité entre Aphrodite/Vénus et Héra/Junon quand on parcourt un site de petites annonces gratuit: dans la catégorie 'rencontres hétérosexuelles', on ne trouve que deux types d'annonces:
- des propositions de rapports sexuels plus ou moins vénales (Vénus)
- des propositions sérieuses ayant pour but d'aboutir au mariage et à la reproduction (Junon).

Il est très rare de trouver des annonces ne correspondant pas à cette alternative... Ou même des prostituées qui acceptent une rencontre préalable sans rapport tarifé pour faire connaissance. Cela montre bien que les femmes sont obligées de "servir" exclusivement l'une des deux Déesses, même si elles le font totalement inconsciemment.

En termes psychologiques, les deux Déesses sont des archétypes féminins.

Bravo tu viens de redécouvrir la dialectique de la maman et la putain de Sigmund Freud!  

Pour pousser plus loin tes investigations:

Un type particulier de choix d'objet chez l'homme (1910)

Sur le plus général des rabaissements de la vie amoureuse (1912)

Mais attention tu ne raisonnes, tout comme Freud, que par rapport au principe masculin. Il n'y a pas d'objectivité dans cette démarche.

EDIT: petite précision, je ne veux pas dire par là que tu ne dis que des conneries mais plutôt que ton raisonnement est seulement fondé sur ta perception de mâle occidental qui considère la femme comme un objet ... d'étude, certes, mais un objet quand même.

Primo, tu inverses les rôles: c'est Freud qui a repompé la psychologie (science de l'âme) polythéiste hellénique et pas l'inverse. Donc autant boire à la source et pas au ruisseau qui s'en écoule.

Secundo, la femme est un objet, au sens étymologique du terme: un être vers lequel on se projette. Comme un animal, elle n'a aucune conscience profonde et lucide de sa propre façon d'être, elle ne fait que réagir à ses propres émotions et à ce qui se projette vers elle. C'est pour cela que l'Église considérait (à raison) à une certaine époque que la femme n'a pas d'âme.

La femme est fondamentalement passive.

H.N. a écrit:

Comme un animal, elle n'a aucune conscience profonde et lucide de sa propre façon d'être, elle ne fait que réagir à ses propres émotions et à ce qui se projette vers elle.

Quelle différence avec toi?

Et au fait, c'est une légende, cette histoire de femmes sans âme.
Un peu comme la papesse Jeanne...

Thoreau a écrit:

H.N. a écrit:

Comme un animal, elle n'a aucune conscience profonde et lucide de sa propre façon d'être, elle ne fait que réagir à ses propres émotions et à ce qui se projette vers elle.

Quelle différence avec toi?

J'ai une conscience lucide et profonde de ma propre façon d'être.

Tu vas pas voir un psy?

Non, j'ai déjà vu des psys par le passé par obligation juridique et ça n'a servi à rien, à part me faire tester des médicaments douteux. Quel rapport avec le sujet?

Les femmes modernes n'ont pas d'idéaux, ni de morale, ni de sentiments. Elles n'ont que des émotions, des intérêts et des habitudes. Rien de durable. Même la maternité prend fin à la puberté de l'enfant. Que reste-t-il alors? Des souvenirs communs, des intérêts familiaux.

Depuis que je drague des filles, je suis toujours stupéfait de constater la facilité avec laquelle une fille peut rompre une relation et m'oublier comme si je n'existais plus. Elles ont cette capacité de se détacher brutalement, de passer à autre chose sans la moindre période de deuil. Je ne parviens à trouver à ce phénomène qu'une seule explication: elles sont dépourvues de sentiments véritables*; leur affection ne dépend que de ce que la personne leur apporte, et s'estompe comme neige au soleil dès que la personne cesse d'apporter.

Dans mon entourage, la majorité des couples se séparent à l'initiative de la femme. En résumé: nous les hommes nous galérons pour les attraper, mais elles nous jettent comme des tampons usagés au bout d'un délai plus ou moins long (de plusieurs jours à plusieurs années).

Parfois je trouve même que le mec qui se fait plaquer l'a bien mérité... ne serait-ce que par soumission à cette dictature de l'éphémère féminin (qu'on retrouve dans les produits de consommation courante, de plus en plus jetables).

Leur liberté nous tue...



* Même un animal domestique montre plus d'attachement et de fidélité à son maître.

Quels instruments utilises-tu dans cet album? as-tu écrit les paroles ?

Asgrim a écrit:

Quels instruments utilises-tu dans cet album?

Batterie, guitare et basse électriques, synthé, vocaux.

Citation :

as-tu écrit les paroles ?

Oui, bien sûr, intégralement.

H.N. a écrit:

Asgrim a écrit:

Quels instruments utilises-tu dans cet album?

Batterie, guitare et basse électriques, synthé, vocaux.

Citation :

as-tu écrit les paroles ?

Oui, bien sûr, intégralement.

pas de guitare classique ou de flute !?
les paroles seront-elles imprimées avec le CD, peut-on y avoir accès ?
merci pour tes précisions...

Non, je ne fais pas partie d'Aes Dana ni de Peste Noire
Il y a une intro de guitare classique sur un morceau du premier album.

Les paroles seront bien sûr fournies avec la pochette du CD. Je vais publier un extrait de l'album sous peu.

j'en déduis que cet album sonnera très éléctrique et métallique ... avec une telle tracklist, je serais curieux de lire tes paroles....

Dommage pour la classique, c'est mon instrument préféré, j'ai pratiqué quand j'étais plus jeune.

C'est un album de black metal avec des influences thrash et folk. Veux-tu que je te réserve une copie?

Morceau extrait de la partie Arès:



Attention, ce ne sera pas forcément la version définitive.

H.N. a écrit:

Les femmes modernes n'ont pas d'idéaux, ni de morale, ni de sentiments. Elles n'ont que des émotions, des intérêts et des habitudes. Rien de durable.

... A l'instar des hommes modernes, non?