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 concert de GRAVELAND à Milan - Hot Shower Fest - 2 avril 2016: compte-rendu

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H.N.
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H.N.


Messages : 959
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concert de GRAVELAND à Milan - Hot Shower Fest - 2 avril 2016: compte-rendu Empty
MessageSujet: concert de GRAVELAND à Milan - Hot Shower Fest - 2 avril 2016: compte-rendu   concert de GRAVELAND à Milan - Hot Shower Fest - 2 avril 2016: compte-rendu EmptyMer 6 Avr - 16:58

À chaque fois que je me retrouve dans un endroit à forte densité humaine, je me sens mal. Je ressens un malaise qui se manifeste physiquement. En dehors de toute considération sonore, c'est pour ça que je n'aime pas les concerts de plus de 20 personnes – ou plus exactement, que je préfère les voir en vidéo qu'en vrai.

J'ai donc eu beaucoup d'appréhension à aller à ce concert de Graveland à Milan, premier du groupe en presque un quart de siècle d'existence.

J'arrive à la salle de concert en retard exprès pour ne pas avoir à subir les premières parties trop longtemps. Bien que n'étant pas fan de Goatmoon, j'ai quand-même pu apprécier leur prestation carrée de black épique aux influences heavy. Voilà un groupe plus intéressant sur scène que sur disque, me dis-je. Le chanteur a le syndrome de la voix Donald Duck – mais parfois je confonds sa voix avec le grésillement de la disto des guitares... Ah, les joies du black metal sur scène...

Le club est surbondé. Paumé au milieu d'une banlieue calme, l'endroit grouille de métalleux harnachés de cuir, patchés et cloutés. Au moins je peux me balader dans la ville et retrouver le club facilement en les suivant de loin. Mais putain, qu'est-ce qu'il y a de monde... Au moins mille personnes, voire le double. Des métalleux, des skins tatoués de toutes nationalités, plein de types musclés qui me dépassent d'une tête (me voilà en mode parano), flanqués de leurs naines métalpouffes. Moi qui supporte de plus en plus mal la présence de femmes libérées™, je suis servi. Parité de rigueur ! Attention à ne pas bousculer les naines, sinon elles sifflent leur mec qui sort les muscles. Je retrouve la même sensation oppressante qu'au concert de La Souris Déglinguée.

Le public est très looké. Beaucoup de barbes, moustaches, piercings, queues de cheval sur crâne rasé, tatouages, t-shirts à slogan... On dirait un défilé de mode. Les métalleux grouillent de partout. Il y a la queue en permanence devant les chiottes. Je ne peux m'asseoir tranquillement nulle part dans le club, ni à l'intérieur ni à l'extérieur. Je retourne voir le groupe qui joue sur scène. Foule compacte, je ne peux pas tendre le bras droit sans heurter mon voisin de devant. Frangar propose un black/crust correct qui me fait penser aux débuts d'Impaled Nazarene, version militant natio italien. Le morceau ''Trieste Chiama'' retient mon attention.

Ensuite (enfin) arrivent Graveland, tous vêtus d'une tunique médiévale uniforme. Bon point. Darken se maquille les yeux en noir pendant que ses musiciens de session s'accordent. Ils testent le début de ''Born for War''. Je sens tout de suite que ça ne va pas me plaire. Deux guitares, une basse proéminente, le son est métallisé/modernisé à l'instar du DVD de Nokturnal Mortum. Les hauts-parleurs balancent l'intro de Carpathian Wolves. Darken martèle en cadence un tambour artisanal. Petite émotion. Le groupe enchaîne (avec un blanc de transition, suivi des horribles trois coups introductifs de caisse claire qui rendent les concerts si pourris) avec ''At the Pagan Samhain Night'' au lieu de ''Barbarism Returns''. L'excitation me gagne. Je gigote un peu. Cependant mes voisins restent statiques, occupés à filmer avec leur iPhone. Alors que je redoutais de me faire jarter du devant de la scène par un violent pogo dès le début de la prestation, je me rends compte que je fais partie des plus excités, malgré ma carrure moyenne. Refroidissement. Graveland joue une version modernisée de  ''Born for War'', puis s'interrompt pour régler un problème technique de nature inconnue. Encore un long blanc. Le soufflé est retombé. Pas loin de moi, une espèce de mocheté hystérique fait une crise parce qu'un type lui a soit-disant volé sa place (« Fuck you ! I was here ! » glapit-elle). Elle essaye de le pousser. Pathétique.Voilà pourquoi je suis contre la présence féminine dans les concerts. En plus, je crois que c'est une Française. Quelle ambiance de merde. Le groupe met près de dix minutes à rejouer.

S'enchaînent sans magie les classiques ''Hordes of Empire'' (juste après que j'ai gueulé le titre), ''Night of Fullmoon'', ''Gates to the Kingdom of Darkness''... Je remarque que la  batterie, produite comme sur la scène d'un gros festival (grosse caisse et caisse claire en avant), n'est pas très régulière. Les pains deviennent flagrants sur ''Thurisaz'', qui est purement massacrée.  C'est de toute façon une chanson qui ne se prête pas du tout à la scène, comme toutes celles de la période atmosphérico-celto-épique (1995-1998) du groupe.

Je ne reconnais pas la chanson suivante, probablement issue du dernier split avec Nokturnal Mortum. Darken radote « Slava Pagan Europa ! » pendant les blancs entre les chansons et fait le signe des cornes. Je me demande si les Dieux peuvent se sentir honorés par une soirée aussi mondaine, triviale et laïque, où des métalpouffes en jean moulant patché se trémoussent au rythme des hymnes charcutés à la double pédale et à la chinese, pendant que les mâles visiblement moins critiques/déçus que moi se croient en pleine transe, ouvrant les bras vers le ciel. C'est cela, leur conception du paganisme ?

En même temps, je m'y attendais. Graveland est atteint du syndrome Nokturnal Mortum – avec le son grand public, mais sans le jeu carré et pro. Clairement, les musiciens de session ne sont pas à la hauteur, soit par manque de travail de répétition, soit par manque de compréhension de l'esprit sonore des vieux Graveland. En essayant d'être catchy et in-your-face (anglicismes de rigueur) pour coller aux standards soniques de la masse métalloïde, le groupe demeure bancal, sans le côté amateur jouissivement haineux et cradingue des démos. Quelle formule de black metal se prête mieux à la scène que la période 93-94 du groupe ? Au lieu de ça, on se retrouve avec un espèce de Bathory polonais, dont la basse supplante la deuxième guitare (mais alors pourquoi utiliser deux guitares?), et dont le batteur se montre encore plus irrégulier que Capricornus, le côté inventif et tribal en moins.

Le set se clôture par un ''For Pagan & Heretics Blood'' trop lent et lourd, puis un ''Black Metal War'' quasi-méconnaissable tant les guitares sont écrasées par la grosse caisse et la caisse claire (normal, puisque quand deux guitares saturées jouent les mêmes riffs en même temps, les notes perdent leur clarté).

J'ai oublié de préciser qu'il fait 50°C dans la salle principale, que l'air mal renouvelé est rendu encore plus irrespirable par les fumigènes et que le jeu de lumière multicolore des stroboscopes rend le jeu de scène de Darken (répétitif, comme celui de 99% des chanteurs de black) ridicule. Mais les métalleuses présentes doivent certainement apprécier ce cirque, puisqu'elles tiennent à leur place et prennent à tour de bras des photos précieuses de leur idole au poignard au manche en os glissé dans sa ceinture. C'est peut-être cela, leur vision du paganisme : un concert raté, un accoutrement de scène et une idole humaine aux yeux maquillés. Mais dans le fond, je ne crois pas qu'elles croient en grand chose, ni qu'elles se posent beaucoup de questions.

Moi en tout cas, je ne me sens pas d'humeur religieuse. Plutôt un mélange de malaise physique (mal à la poitrine), de fatigue, de parano et de grande solitude. Il faut se rendre à l'évidence : j'appartiens au passé. Mes conceptions sont surannées, mes idées désuètes. Je fais tache au milieu de ces métalleux-sapins de Noël qui enlacent leur copine en concert, collectionnent les badges et les vinyles et se prennent en selfie pendant le set (poussez-vous, je prends une photo). Moi je ne porte plus de badge, plus de patch, plus de t-shirt de groupe. Le Graveland que j'ai connu, c'est des bribes d'interview contre l'immigration, le cosmopolitisme et la modernité, et quelques CD poussiéreux qui, ce soir, au perdu un peu de leur charme dans ma mythologie personnelle.



En conclusion :

Lors de ce concert milanais, Graveland ont essayé de jouer la carte du folk metal à large public, mais ont commis deux erreurs majeures :
- erreur de production : en pensant qu'utiliser deux guitares allait rendre leur son plus massif, ils ne l'ont rendu que plus flou
- erreur de répertoire : au lieu de jouer exclusivement les vieux morceaux de la période 93-94 (dont le genre black/crust se prête bien à la scène) ou des morceaux récents, ils ont proposé une ré-interprétation moderne foireuse de morceaux de Thousand Swords et de Following the Voice of Blood - alors que la magie de ces deux albums ne saurait d'aucune façon être retranscrite dans le cadre d'un tel concert, devant un tel public.

Combien de fois faudra-t-il répéter que, par son essence sonore, le black metal pur n'est pas un genre calibré pour la scène ? À moins, éventuellement, d'organiser un concert privé d'une vingtaine de personnes assises en silence, dans des conditions analogues à celles d'une répétition ou d'un concert de musique classique ; on peut toujours rêver...
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