Rock Anti Capitaliste
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le Deal du moment : -29%
PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 ...
Voir le deal
499.99 €

 

 Absurd depuis 2005

Aller en bas 
AuteurMessage
H.N.
Admin
H.N.


Messages : 959
Date d'inscription : 12/10/2010

Absurd depuis 2005 Empty
MessageSujet: Absurd depuis 2005   Absurd depuis 2005 EmptyMar 14 Déc - 17:52

Blutgericht
(album 2005, Nebelfee Klangwerke)

Je m'attaque enfin au dernier album complet en date du groupe, Blutgericht, sorti un an avant Grimmige Volksmusik. Depuis le choc provoqué par l'écoute du MCD, j'avais relégué mon exemplaire de Blutgericht dans une pile de CD, repoussant à plus tard la découverte approfondie de ces 10 morceaux (pour une durée de 40 minutes).

Dans ma chronique précédente, je qualifiais le style d'Absurd de "metal extrême germanique". Je tiens à apporter une rectification: Absurd ne joue pas du Black Metal allemand, Absurd est le Black Metal allemand. Cet album en est la brillante démonstration. Réponse allemande à The Somberlain? Cousin NSBM de Falkenbach? Version continentale du Viking Metal scandinave?

Difficile de trouver le défaut de la cuirasse. Le concept visuel est soigné: gravures médiévales dans le style de Dürer, couleur de fond imitant le parchemin, textes rédigés en calligraphie et illustrés... Le côté NS n'est plus mis en avant, il devient même ardu à déchiffrer pour le profane: qui aura remarqué la synagogue en feu sur la pochette? D'autant plus que le groupe semble avoir délaissé la propagande du IIIème Reich pour une thématique germanique plus médiévale, odiniste et chevaleresque.

Tout a atteint le stade de la maturité: la production frôlant la perfection, où l'on distingue clairement tous les éléments tout en subissant l'impact de l'ensemble, les compositions, avec ces solos mélodiques qui enrichissent les riffs principaux, les complètent et leur donnent une coloration aventurière, le son abrasif des guitares, le jeu de batterie hallucinant de précision et d'inventivité - le batteur réussit l'exploit d'inventer un rythme innovant par morceau... Le chant, barbare, théâtral, tour à tour - voire à la fois - enragé et résigné, déclame les paroles sur un ton incantatoire teutonique, distinct des hurlements burzumesques et des litanies darkthroniennes. Non pas qu'Absurd se soit débarrassé des influences norvégiennes - comment ne pas penser à De Mysteriis dom Sathanas en écoutant "Die Galgenbrüder"? Le groupe a simplement trouvé son propre style, et est désormais capable de rivaliser avec les pointures de la scène norvégienne des années 90.

La logique chronologique aurait voulu que je commence par écouter et chroniquer cet album avant le MCD et non l'inverse. Cette légère incohérence m'empêche de comparer Blutgericht à Grimmige Volksmusik en toute objectivité, d'autant plus que la comparaison avec Totenlieder serait plus appropriée. Pour une fois, je choisis la voie de la simplicité: tous les trois sont indispensables.

Blutgericht est un chef d'oeuvre. On ne peut que s'incliner devant l'exemplarité du parcours discographique d'Absurd, en espérant d'une part que le groupe saura continuer sur sa lancée ou finir en beauté, et de l'autre que la scène BM (NS ou non) en prendra de la graine.




Grimmige Volksmusik
(EP 2005, Nebelfee Klangwerke)

Commençons par une chronique de Grimmige Volksmusik, qu'on pourrait traduire par "musique populaire enragée". Il s'agit apparemment de reprises de chansons populaires allemandes de la fin du XIXème siècle, avec des textes retravaillés.

La première chanson offre un bon aperçu de ce MCD de 20 minutes: elle sonne comme un hymne RAC presque joyeux avec un jeu de batterie et un chant BM, et se termine par un riff black puriste sur un blastbeat.

Les autres chansons se caractérisent également par des voix claires - plus travaillées et crédibles qu'auparavant - superposées aux vocaux hurlés, et des thèmes folk repris par la guitare soliste, qui rappellent la mélancolie de Totenlieder, bien que l'ensemble soit plus enjoué et populaire.

La guitare rythmique joue exclusivement des accords de force majeurs, souvent décalés de tierce en tierce, comme sur "Nordmännerlied". Le jeu de batterie me semble plus technique, agressif et rapide qu'auparavant. La production et le son sont désormais complètement professionnels.

Le seul reproche que j'aurais à faire à cet excellent MCD, c'est qu'Absurd ne sait pas terminer ses chansons en beauté, se contentant de laisser sonner l'accord final. Pour le reste, vous pouvez l'acheter les yeux fermés, et peu importe si Absurd ne joue pas du pur BM, ils ont toujours eu leur propre style.




Der Fünfzehnjährige Krieg
(album 2008, Darker Than Black)

Der Fünfzehnjährige Krieg est une compilation de vieux titres réenregistrés avec la formation (soit Unhold à la guitare/batterie et Wolf au chant et à la basse) et la production des sorties récentes. Etant donné que le groupe subit les foudres de la persécution de la police de la pensée allemande, il n'est pas prêt de sortir une quelconque oeuvre à nouveau. On peut donc considérer Der Fünfzehnjährige Krieg comme une sorte de testament musical. Une fois n'est pas coutume, je vais procéder au titre par titre - je passerai sur l'intro, assez classique sans être inefficace.

"Der Grosse Tod": je ne comprends pas trop l'intérêt d'avoir réenregistré ce titre, déjà inclus sur le très bon split avec Pantheon. Je n'ai noté aucun changement majeur, si ce n'est l'ajout d'un violon.

"Eternal Winter": comme les autres titres de Thuringian Pagan Madness, je trouve que la nouvelle version n'est pas une réussite. Cependant "Eternal Winter" n'est pas la plus massacrée. Le dynamisme de la version originale (celle de Thuringian Pagan Madness, pas des démos antérieures) résidait dans l'attaque de la batterie (dépourvue à l'époque de cymbale ride et de double pédale) et dans le jeu de la basse, fortement mise en avant. Ces deux éléments perdus, la nouvelle version sonne affadie.

"In des Mondes blut'gem Schein": alors que le charme des vieux Absurd tenait dans leur production artisanale, la production professionnelle des oeuvres récentes aplatit le relief de la basse et de la batterie au profit d'un mur de guitares plus proche d'un style BM allemand actuel. Aussi "In des Mondes blut'gem Schein" est-elle correctement réenregistrée, mais la magie (liée au jeu de batterie très groovy de JFN et au chant clair de DMD) n'est plus au rendez-vous.

"Mourning Soul": peut-être la meilleure chanson de l'album, la plus réussie en tout cas. Cette fois-ci, ni la production ni le jeu ne flouent la composition. Wolf double ses lignes de chant dans un style à mi-chemin entre gothique et heavy metal.

"Tod vor Sonnenaufgang": encore une chanson relativement bien reprise. L'agressivité est accentuée par le jeu de batterie, alternant double pédale et blastbeats.

"Heaven in Blood": assez similaire à la version de Werwolfthron. Le chant est moins caricatural, mais le mixage n'y est pas pour rien. C'est un titre anecdotique de la discographie d'Absurd à mes oreilles.

"Werwolf": même problème qu' "Eternal Winter". La chanson est réenregistrée proprement et fidèlement, mais le charme n'opère plus.

"Gates of Heaven": pour moi c'est la plus ratée du lot, à cause du chant. Commençons par l'accent anglais bancal de Wolf, qui visiblement ne sait pas prononcer les [th]. A l'effet de chant pleurnichard s'additionnant un doublage de voix et un solo façon heavy, le massacre est presque complet.

"Pesttanz": idem que "Werwolf" et "Eternal Winter". "Pesttanz" passe tout de même mieux du fait de la simplicité de la composition.

"Der letzte Atemzug" ("Last Breath"): je ne sais pas pourquoi le groupe a décidé de la chanter en allemand. En tout cas, cette nouvelle version ressemble beaucoup à la reprise de Luror présente sur le tribute Die Legende lebt!. L'écoute est trop prévisible pour ne pas agacer.

"Asgardsrei": il était vraiment difficile de frapper aussi fort que sur la version d'Asgardsrei, qui reposait sur un rythme obsessif, un son de guitare RACisant et des vocaux crus et gutturaux. Comme pour les titres de Thuringian Pagan Madness, la magie de la production artisanale fait défaut. Sinon, rien à signaler.

"Ashes to Ashes": bien qu'elle ait certains défauts en commun avec "Der letzte Atemzug" et "Gates of Heaven", cette nouvelle version de "Ashes to Ashes" sonne plutôt bien. Les soli heavy se marient bien au riff principal et les effets de chant ne détonent pas.

"Als die Alten jung noch waren": reprise fidèle. Je ne suis pas un fanatique de l'originale sur Asgardsrei. A écouter pour ceux qui ne la connaissent pas.

"Colours of Autumn": comme pour "Der Grosse Tod", je ne comprends pas l'intérêt d'un tel choix. La version présente sur le split avec Pantheon était pourtant excellente... Cette version-ci me plaît beaucoup moins, les accords complets étant remplacés par un doublage de la guitare soliste très heavy.

"Landsknechtstrommel": un inédit très inégal, qui commence par une intro à la guitare accoustique, avec un chant stylé ballade RAC boche du plus mauvais effet... L'intro est reprise à la guitare électrique dans le thème principal, qui joue ensuite sur une variation mineure - le seul passage de la chanson que j'apprécie vraiment. Cet inédit se situe au niveau de Raubritter, c'est-à-dire un cran en dessous du split avec GBK et Sigrblot, de Blutgericht et de Grimmige Volksmusik.

"Betet für uns": une reprise du groupe allemand de horror punk Der Fluch. Ne connaissant pas l'originale, je ne peux juger que la reprise, et la comparer à l'autre reprise de Der Fluch présente sur Weltenfeind - les deux sonnent assez similaires, comme la reprise de Siouxsie par Darkthrone. On comprend mieux rétrospectivement les influences punk et gothiques dans le style primal d'Absurd.

Ayant chroniqué le contenu musical du CD, je n'oublie pas la présentation du livret. La pochette est une gravure réalisée par le même dessinateur que sur les pochettes récentes, dont je n'adore pas le style, mais bref. Tous les textes des chansons sont inclus dans leur version anglaise et allemande, avec un petit historique en prime. Le label a cru bon d'imprimer certaines paroles à l'envers pour ne pas tomber sous le coup de la loi; je ne comprends pas trop la logique d'une telle décision.

En conclusion, je suis déçu par cet album-compilation. Je regrette que le choix des titres n'ait pas été plus judicieux. Où sont passés "Sadness", "Ode an die Unendlichkeit", "Unendlich", "YMCA"? Voilà des titres des toutes premières démos qui méritaient amplement d'être réenregistrés, et dont le potentiel restera inexploité, à moins d'en diffuser les paroles pour permettre à des groupes de les reprendre.

Pour les causes énoncées plus haut, le duo teuton va prendre une retraite méritée, évitant peut-être ainsi un fatal déclin musical. Le nom d'Absurd peut rester gravé au panthéon de la scène allemande.




Absurd / Grand Belial's Key / Sigrblot - Weltenfeind
(split 2008, WTC Prods)

Il y a quelques jours, Absurd a annoncé sa décision de mettre son activité musicale en sommeil, à cause des persécutions de la police de la pensée thuringienne, qui veut poursuivre le groupe en justice et lui faire subir le même sort qu'à Landser. Après la compilation de vieux morceaux réenregistrés Der fünfzehnjärige Krieg (que je vais probablement chroniquer également ici-même), ce split avec les Américains de Grand Belial's Key et les Suédois de Sigrblot, produit par WTC Productions, arrive à point nommé pour conclure la reformation d'Absurd et présenter le bilan de la scène NSBM internationale. Chaque groupe a enregistré 4 morceaux inédits pour l'occasion.

Absurd ouvre les hostilités, plus enragé que jamais. Le légendaire combo teuton retourne au style sombre de Blutgericht, épuré des tentatives de chant clair. La formule reste similaire: alternance de riffs noirs et impitoyables, parfois blastés, et d'accords barrés surplombés par une guitare soliste rappelant les meilleurs moments de Dissection. La production est soignée, sans atténuer l'agressivité, mais je trouve les vocaux trop mis en avant malgré leur imperfection. En revanche le groupe a su progresser au niveau de la gestion de la fin des morceaux, qui est réussie sur les quatre. A noter que "Die Gesandte des Grauens" est une reprise de Der Fluch, groupe de horror punk allemand des années 80. Je ne l'avais pas remarqué à la première écoute, preuve qu'Absurd a su intégrer la reprise à son répertoire.

Passons à Grand Belial's Key, combo USBM avec lequel j'ai toujours gardé mes distances. "It Bribes the Heavens" commence par une mélodie froide et incantatoire, sur fond de suppliques judaïques évoquant le Mur des Lamentations, avant d'exploser sur une rythmique infernale entrecoupée par le refrain-titre accrocheur. La structure des morceaux se base sur une alternance entre tempo lent ou moyen et accélération.
Connaissant mal le style usuel du groupe, je suis positivement surpris par certains points, et déçu par d'autres. Points positifs: la maîtrise instrumentale et vocale, l'excellente gestion du tempo (ralentissements et accélérations), la production assez brute des instruments, le grain du son de guitare... En revanche, j'ai du mal à digérer l'hétérogénéité des influences: l'horrible passage death mélodique vers la fin de "It Bribes to Heavens", le riff d'ouverture digne des vieux Graveland ou Emperor de "Mourners Flock to Gethsemane", celui de "Yahweh's Charlatans" qu'on croirait échappé d'un disque de Hellhammer ou Celtic Frost, et pour finir, la reprise du vieux combo hardcore américain Negative Approach, complètement ridiculisée par les vocaux black/death.
J'ai également lu et tenté de déchiffrer les paroles, sans trop de succès... J'en conclus qu'elles ne doivent pas vouloir dire grand chose, sous prétexte de poésie.
Je reste donc sur ma position initiale, reconnaissant les mérites de Grand Belial's Key, mais peu enclin à leur style, que j'ai tout de même réussi à apprécier.

C'est Sigrblot, un obscur trio suédois, qui clôt les hostilités. D'entrée de jeu, on a affaire à une musique dense, profonde, comprenant plusieurs lignes de guitare, des samples vocaux et une voix puissante, ravageuse. Mais là où l'on s'attend à un déchaînement de BM orthodoxe à la Watain (il paraît que les deux groupes ont des membres communs), Sigrblot préfère donner dans le folk BM mélodique, à la limite du death de Göteborg. Les juxtapositions de cordes accoustiques et électriques jouant des mélodies nostalgiques et mélancoliques évoquent Ulver ou Dark Tranquillity, dans un style toutefois légèrement plus agressif et parsemé de blastbeats. Les Suédois font un usage immodéré des extraits de discours en fond sonore, ainsi que des passages accoustiques, ce qui peut finir par lasser l'auditeur. Je qualifierais donc la prestation de Sigrblot d'honorable, mais ne m'aventurerai pas à écouter leur album en entier.

Voilà, c'est donc un excellent split dont je recommande l'achat, surtout si vous voulez soutenir la scène authentique. Je citerai pour finir le texte d'introduction du livret, dont je partage totalement l'optique:

This release shall serve as a declaration of war. We are at war with the world. The world we live in neither meets our demands nor serves our needs. We feel born in the wrong era, we feel bereft of our heritage, we feel severed of our kinship. It is academic to speculate whose fault it is: ours for not conforming, or society's for trying to force us to conform. We conclude it is the world that is at fault. We don't intend to come terms with the present status quo. Thus, we dedicate ourselves to the monumental task of reshaping the world until we are in accord with our environment.
Revenir en haut Aller en bas
https://r-a-c.forumgratuit.org
 
Absurd depuis 2005
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Absurd / In Ketten
» Absurd - Grabgesang
» Absurd - Raubritter

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Rock Anti Capitaliste :: Musique :: Chroniques-
Sauter vers: