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 Absurd - Grabgesang

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H.N.
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H.N.


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Date d'inscription : 12/10/2010

absurd grabgesang Empty
MessageSujet: Absurd - Grabgesang   absurd grabgesang EmptyLun 22 Jan - 13:33

Absurd - Grabgesang
(EP, 2021)

Depuis des années, tout le monde croyait le groupe mort et enterré. Les fans devaient se contenter de miettes depuis la sortie du monumental split avec Grand Belial’s Key et Sigrblot en 2008, notamment les deux morceaux inédits rescapés de la session studio de Blutgericht sortis en vinyle en 2014 sous le titre Grösser Als Der Tod. Une annonce de nouvel album intitulé Ad Astra Cruentus avec une pochette au visuel futuriste (un genre de mutant avec un fusil laser) avait circulé sur les forums vers la fin des années 2010, puis plus rien.

Mort et enterré… je ne croyais pas si bien dire.

En 2019, deux nouveaux morceaux sont proposés au public sur YouTube : le légèrement ennuyeux «Innenschau» et le mégatube «Pure Darkness», morceau punk/metal gothisant monorythmique aux vocaux mélodiques rappelant le meilleur de Facta Loquuntur.

Les deux nouveaux morceaux sont d’abord commercialisés sous forme de démo CD sous le titre Promo 11/19 AYPS, puis de vinyle sous le titre Pure Darkness. Je reste sur ma faim mais je suppose que le service est terminé.

Quelle n’est pas ma surprise au printemps 2022 de réaliser qu’Absurd a publié discrètement en août 2021 ce qui s’apparente à un nouvel album : Grabgesang ('hymnes funéraires' en français). Surprise d’autant plus forte que je constate que le groupe semble s’être divisé en deux avatars, et que celui de JFN vient de publier en mai un nouvel album totalement inédit – mais tel n’est pas le sujet de cette chronique.

Fébrile, je scrute les informations sur Metal-Archives. Première déception : Grabgesang ne contient que cinq morceaux. Deuxième déception : les deux morceaux de Pure Darkness sont inclus à la fin. Grabgesang ne contient donc que trois morceaux complets inédits. Heureusement, tout est sur YouTube.

Sans introduction, je me prends les premières notes de «Im Kriege ewiglich» dans la face – et là, c’est la claque. Guitare rugueuse, claquement de basse sinistre, riffs sombres et torturés, premier blastbeat, puis la marche militaire maniaque et binaire de la batterie me met en transe pendant le refrain.

Bis dein Sein zu Asche fällt,
Bin ich im Kriege ewiglich
*

Enfin… ça y est. Absurd est de retour. Weltenfeind a désormais un digne successeur.

Petit passage épique agrémenté d’un solo, retour à la structure refrain-couplet, fin abrupte sur des cymbales crash étouffées. Déboule «Grabgesang», totalement fidèle à son appellation d’hymne funéraire : un tempo moyen et entraînant soutient deux riffs simples et morbides, le second accompagné par une guitare soliste désespérée. Le chant hurlé est bientôt doublé  par un chant mélodique grave et lugubre. Petit interlude instrumental avec solo, et la procession funéraire reprend jusqu’à son terme.

Le groupe réussit à composer des thèmes accrocheurs et géniaux de noirceur tout en injectant ça et là des éclaircies épiques pour délasser l’auditeur. Cette formule est appliquée avec brio sur les trois premiers morceaux.

Impossible de passer sous silence la gemme qu’est «Magnum Latrocinium» ('le grand larcin' en français - référence au Raubritter/Robber Baron, le chevalier-brigand). Encore ce mélange efficace de riffs-rythmes ultra-accrocheurs, de mélodies solistes et d’envolées épiques, avec cette structure qui revient au début du morceau à la fin comme pour illustrer le parallèle entre la vieillesse et l’enfance.

Sturm bricht los, Tyrannen fallen,
unser ist der Sieg allein!
Wer mag streitend sich uns messen?
Ewig wird das Dunkel sein!
**

Avez-vous remarqué que les paroles de ces trois morceaux reprennent des titres ou extraits de morceaux précédents de toute la discographie d’Absurd ? Les germanophones pourront jouer à repérer toutes ces références que le parolier (au passage, on ne sait toujours pas qui a écrit les textes de cette mouture d’Absurd, puisque seul DMD est crédité sur une minorité de morceaux) a glissées avec adresse, comme un clin d’oeil au parcours du groupe depuis sa reprise en main en 2002 par Unhold et Wolf (alias Ronald Möbus).

La filiation avec Weltenfeind est concrétisée par la ralliement au duo de choc du guitariste Gelal de Grand Belial’s Key, qu’on ne présente plus. On reconnaît sa patte dans les fameuses envolées lyriques qui tombaient parfois presque comme un cheveu sur la soupe dans GBK, mais sont parfaitement intégrées sur Grabgesang. (Il se trouve que Unhold joue également dans GBK, pour les intéressés.)

J’ai déjà écrit plus haut mon sentiment sur «Innenschau», pas mauvais mais trop répétitif, et sur «Pure Darkness» (seul morceau anglophone), véritable mégatube de karaoké d’outre-tombe dont les paroles feraient mieux de ne pas tomber sous les yeux d’un dépressif à tendance suicidaire.

Pour récapituler brièvement les conditions dans lesquelles cette œuvre fut composée, certains membres affirment qu’ils se sont inspirés de vieilles compositions jamais achevées de DMD, qui fut de facto le compositeur-parolier-guitariste-chanteur d’Absurd depuis sa création jusqu’en 1999 inclus. C’est aussi cette aura de mystère et de soufre, mélange de rumeurs et de crimes avérés, qui contribue à la légende d’Absurd.

Je finirai sur la production qui est assez similaire à celle de Weltenfeind : puissante et précise sans verser dans la stérilité clinique du metal moderne, gardant un pied dans l’underground tout en posant l’autre dans le professionnel. J’apprécie particulièrement le son de la batterie, qui tend à induire l’auditeur en transe par son jeu simple et obsessif. J’exprime toutefois un bémol sur le chant hurlé de Wolf, trop mis en avant à mon goût, tout en reconnaissant que des sacrés progrès ont été accomplis depuis Werwolfthron et Wolfskrieger (cf le split Absurd/Pantheon).

J’ai acheté l’édition CD de Grabgesang sans être fan de la pochette, mais je n’étais pas fan des pochettes précédentes non plus. En fait il n’y a que la pochette originale de Facta Loquuntur (lasst die Taten für sich sprechen)***  et celle du split Absurd/Pantheon**** qui me plaisent. Le fait que je possède néanmoins la quasi-intégralité de la discographie d’Absurd en CD peut vous laisser deviner mon degré de fanatisme.

L’autre mouture d’Absurd menée par JFN a publié l’album Schwarze Bande en mai 2022 et le mini-album Das Heer aus dem Dunkel en décembre 2023. J’ai écouté Schwarze Bande et vous dirai ce que j’en pense dans une prochaine chronique.

*
Jusqu'à ce que ton essence soit réduite en cendres,
Je reste à jamais en guerre

**
La tempête éclate, les tyrans tombent
À nous seuls la victoire!
Qui veut se frotter à nous?
Éternel sera le règne des ténèbres!

*** Mårten Eskil Winge -  Tor's Fight with the Giants

**** Boris Vallejo - Thor and Krungnir
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