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Au début du film, l'auteur dénonce la société de consommation et prône la formation de groupes séditieux. Ensuite il montre que son héros est en fait un espèce de schizophrène qui s'est fait dépasser par sa propre création, ce qui invalide toutes les critiques précédentes.

Fight Club peut aussi bien être analysé comme un film fasciste qui prône la formation de groupes de combat, que comme un film de dénonciation des groupuscules fascistes menés par des tarés instables.

Le film ne montre pas comment le mode de vie capitaliste occidental génère les psychoses de ses propres dissidents. On peut reprocher à 1984 (le livre) d'être caricatural dans sa description d'un système de contrôle total, mais au moins 1984 est cohérent dans son message, et démontre bien qu'il n'y a aucun échappatoire aux mécanismes de contrôle - alors que Fight Club s'en sort par une pirouette digne d'un thriller de seconde zone, du style 'en fait le tueur c'est la maman du héros'.

Bien sûr ce n'est pas un film politique, mais va expliquer ça aux fafs qui idolâtrent ce film depuis plus de 10 ans... À la rigueur vaut mieux idolâtrer 300, qui au moins n'entretient aucune ambiguité idéologique.

J'aimerais juste rappeler dans un bref hors-sujet que l'anarchisme est complètement inféodé à l'idéologie libérale (primauté des désirs de l'individu) dans ses raisonnements et revendications. Tout anarchiste est une pute du système occidental.



De mon côté j'ai visionné, par ordre chronologique:

Le Chant des mariées, un bon petit drame français bien utopique et multiculturaliste qui met en scène une histoire d'amitié improbable entre une Arabe et une Juive au sein d'une Tunisie occupée par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale, avec un petit côté voyeur dans les scènes de hammam et d'épilation (y a toujours un lien entre le cul et la manipulation antiraciste).

Le Grand Pardoun 1 et 2, car j'avais besoin de me ressourcer en me rapprochant de Yahvé et de ses Tables de la Loi cinématographiques. Dommage que chaque scène soit pratiquement repompée sur, au choix, Le Parrain 1 ou 2 ou Scarface, avec bien sûr cette petite touche judéo-française de comique involontaire qui donne envie de se convertir instantanément. Je pense qu'Alexandre Arcady est le nouveau Messie et que Roger Hanin est son prophète.

En fait le seul qui joue bien dans Le Grand Pardoun 1 c'est Jean-Louis Titignangnan (le père de la catin qui s'est faite rosser à mort par Bertrand Cantat).

Quelques exemples de plagiat:
- Freddy Ambrosi (le chanteur d'opérette) = Johnny Fontane dans Le Parrain
- la scène de circoncision et de bar-mitzva remplacent la fête du baptême dans Le Parrain
- la scène finale du Grand Pardoun 2 rappelle fortement celle de Scarface
- les flashbacks du Grand Pardoun 2, exactement comme dans Le Parrain 2

Merci à Jean-Pierre Bacri et à Gérard "juste un doigt" Darmon pour leurs grands débuts dans la comédie franchouillarde à kippa.

Enfin le clou du spectacle : dans Le Grand Pardoun 2, le méchant est un... devinez quoi?
Shalom à tous.

H.N. a écrit:

Au début du film, l'auteur dénonce la société de consommation et prône la formation de groupes séditieux. Ensuite il montre que son héros est en fait un espèce de schizophrène qui s'est fait dépasser par sa propre création, ce qui invalide toutes les critiques précédentes.

Ah oui, ça m'avait aussi frappé, mais je pense qu'il s'agit d'un contournement qui éviterais à l'auteur d'être taxé de facho. Car le reste du bouquin ne laisse pas beaucoup de doute quant à ces opinons si l'on exclut la fin qui parait effectivement bâclée et incohérente c'est pourquoi j'en fait un peu abstraction.

Comme je t'ai dit, je ne connais pas l'auteur ni sa bibliographie, qui ne m'intéresse pas des masses, donc je fais confiance à ton jugement.

Je préfère m'intéresser aux auteurs qui assument et ne laissent planer aucune ambiguité sur leur message

Pour finir je doute que la majorité des spectateurs fassent abstraction de la fin du film... N'oublie pas que l'énorme majorité des humains sont des abrutis qui ne comprennent / retiennent que 10% de ce qu'on leur montre / exprime (donc généralement, le début et la fin, + les trucs spectaculaires). Et encore, 10% je table large.

Simetierre 1 et 2
Deux films d'horreurs pas très crédibles mais sans prétention et amusants.

H.N. a écrit:

Comme je t'ai dit, je ne connais pas l'auteur ni sa bibliographie, qui ne m'intéresse pas des masses, donc je fais confiance à ton jugement.

Je préfère m'intéresser aux auteurs qui assument et ne laissent planer aucune ambiguité sur leur message

Pour finir je doute que la majorité des spectateurs fassent abstraction de la fin du film... N'oublie pas que l'énorme majorité des humains sont des abrutis qui ne comprennent / retiennent que 10% de ce qu'on leur montre / exprime (donc généralement, le début et la fin, + les trucs spectaculaires). Et encore, 10% je table large.

Ouais pas faux.

Le journal de Bridget Jones (pas par choix je précise^^) et Le triangle Maudit, mais je me suis endormie avant la fin, sinon c'était sympa comme film du dimanche soir.

Justement, je cherchais un interlocuteur avec qui parler du phénomène Bridget Jones

En fait j'avais lu les deux livres à leur sortie. On peut dire que les 2 adaptations cinématographiques sont relativement fidèles. De plus je trouve que Renée Zellweger est vraiment taillée à merveille pour ce rôle, elle a vraiment la gueule, le physique et les mimiques de la pauvre meuf complexée de base qui a besoin à tout prix de se caser avant la quarantaine.

Dans le fond, pourquoi le phénomène Bridget Jones a-t-il pris une telle ampleur? Je pense que l'auteur avait parfaitement calculé sa cible commerciale: la ménagère de moins de 40 ans au physique imparfait, bourrée de complexes, employée du secteur tertiaire à l'intelligence moutonnière et complètement obsédée par le conformisme social.

Ce qui est malheureux, c'est de construire un personnage d'héroïne sur ce profil médiocre et banal (mais dans le fond n'est-ce pas une démarche presque naturaliste?).

Sinon j'ai trouvé que le second volet réchauffe la soupe du premier et qu'il est largement moins crédible, mais avant de développer j'aimerais lire ton avis

Control (2007), le film biographique sur Joy Division et son chanteur Ian Curtis

Film crédible, tourné en noir et blanc, qui ressemble à un documentaire d'époque. Le déroulement est quand-même assez laborieux et l'ambiance déprimante du film est tellement efficace qu'on s'ennuie parfois mortellement. Disons que le film est historiquement exact, mais que les scènes censées être choc ne sont pas produites de manière assez spectaculaire pour fonctionner. De toute façon je n'ai jamais été fan de Joy Division (ni du post-punk en général) et j'ai surtout regardé ce film pour découvrir l'histoire du groupe.

Dragon Rouge
Thriller correct, beaucoup moins bon et crédible que Le Silence des Agneaux (dont il est la préquelle dans la chronologie fictive de la tétralogie) et Hannibal, mais bien meilleur et plus crédible que Hannibal Lecter : les origines du mal. En somme, cette suite était déjà juste et aurait dû marquer la fin d'une trilogie.

H.N. a écrit:

Control (2007), le film biographique sur Joy Division et son chanteur Ian Curtis

Film crédible, tourné en noir et blanc, qui ressemble à un documentaire d'époque. Le déroulement est quand-même assez laborieux et l'ambiance déprimante du film est tellement efficace qu'on s'ennuie parfois mortellement. Disons que le film est historiquement exact, mais que les scènes censées être choc ne sont pas produites de manière assez spectaculaire pour fonctionner. De toute façon je n'ai jamais été fan de Joy Division (ni du post-punk en général) et j'ai surtout regardé ce film pour découvrir l'histoire du groupe.

Je te conseille alors le documentaire "Joy Division" plutôt que ce film, très inspiré de la biographie écrite par Debbie Curtis, épouse de Ian. Cette dernière règle ses comptes avec son défunt mari et parfois tire un peu trop la couverture à elle, de manière très subtile. Elle a une certaine aigreur vis à vis de feu son mari et surtout du délaissement qu'elle a subi pendant l'heure de gloire ( très courte) du groupe ainsi qu'après le décés de Ian C.

Cette biographie m'a convaincu qu'il ne fallait parfois pas lire les ouvrages écrits sur nos héros de jeunesse.

Quoiqu'il en soit, le documentaire "Joy Division" est constitué d'interviews des membres du groupe, et le lien intime existant entre le groupe et sa ville ainsi que son histoire est mis en exergue. Pour un amateur de BM, cette mise en relation environnement/musique devrait te parler et ce sera plus intéressant que les pleurnicheries de bobonne.

Salut Thoreau, merci pour ta contribution. Comme je le disais je ne suis pas fan de Joy Div, musicalement j'ai jamais adoré, donc l'histoire du groupe m'intéresse moyennement. Le mérite de Control est de présenter des acteurs assez ressemblants et d'être plus vrai que nature. Par exemple le "you all forgot about Rudolf Hess", la crise d'épilepsie dans la bagnole, tous les moments légendaires sont fidèlement retranscrits, mais la mise en scène est trop plate.

Pas lu la biographie écrite par Debbie Curtis et je n'ai pas l'intention de la lire. En revanche je regarderais volontiers le documentaire dont tu parles si je tombais dessus par hasard.


Vu récemment:
- le documentaire Gangs Story en 2 parties ("les années rock" et "les années rap")
- Taxi 3
- Ninja Assassin

Je reviendrai probablement dessus dans un fil consacré. Sinon ce soir je mate Zodiac.

True Romance
Film réalisé par Tony Scott et scénarisé par Quentin Tarantino, dont on sent clairement la patte même s'il n'est pas aux manettes. Cela faisait plus de 10 ans que je n'avais pas revu le film, mais une scène m'avait marqué: l'interrogatoire du père du héros où il se moque des origines maures des Siciliens. Cette scène (excellente, drôle et complètement dans l'esprit de Reservoir Dogs) est clairement raciste et ne pourrait pas passer dans un film de Tarantino actuel. Ce film est un peu un indicateur d'évolution de notre société, car à l'époque il n'avait à ma connaissance soulevé aucune controverse, alors qu'aujourd'hui il susciterait un tollé. En terme de scénario, on pourrait reprocher à True Romance sa naïveté, mais c'est justement un choix délibéré de caricaturer le romantisme. Le film a donc globalement pas trop mal vieilli, malgré son humour parfois un peu lourd et branchouille (cf le personnage joué par Brad Pitt).

Chute libre / Falling Down, "comédie" dramatique américaine de Joel Schumacher sortie en 1993.
Un des mes films cultes! le genre de films que j'aurais voulu réaliser si j'avais été cinéaste.
Le pétage de plombs 'flamboyant' d'un américain moyen (joué par Michael Douglas) qui a perdu son job et sa famille (sa femme l'ayant quitté), une dénonciation des injustices, de la violence quotidienne ordinaire, larvée, protéiforme qui pèse sur les individus dans nos sociétés contemporaines, l'enfer urbain... le film dépeignant, dès les premières scènes, un Los Angeles étouffant, grouillant, stressant, bruyant, invivable... excellente histoire, excellents acteurs (Michael Douglas / Robert Duvall), excellents dialogues (souvent tragi-comiques), excellente réalisation... un mélange parfait d'action et de réflexion, à savourer sans modération!

Je l'ai vu il y a longtemps, alors je ne m'en souviens pas très bien... Je l'ai vu à l'époque où le rappeur Disiz la Peste avait repompé le concept du film dans son clip "J'pète les plombs". Les rappeurs noirs ont en effet une inspiration très limitée qui puise largement dans le registre du cinéma grand public américain.

Oui vraiment pas mal ce film, pas un chef d'oeuvre mais il se laisse regarder ... prémonitoire.

Le film contient également une dénonciation du divorce. En fait il résume assez bien les emmerdes du citadin blanc de base: la femme qui le lâche, la pression du travail, les embouteillages, les voyous qui l'agressent, la restauration rapide...

Mais si mes souvenirs sont bons il contient aussi une scène bien hollywoodienne avec un méchant armurier "nazi"?