Derniers films vus

H.N. a écrit:

Bah, le scénario de Quake est repompé sur celui de Doom.

Oui, c'était la suite même je crois.

Non, c'est pas une suite (Doom est une série qui comporte actuellement 3 épisodes, sans compter les annexes), c'est juste le même éditeur: id Software, qui est aussi à l'origine de Wolfenstein 3D.
Curieusement, les jeux de tir subjectif dits à la première personne sont qualifiés de "doom-like", alors que Wolfenstein 3D est antérieur à Doom.

La chute du faucon noir
Bon film de guerre qui retrace l'échec d'une intervention américaine en Somalie. Quelques critiques: le film ressemble à un jeu de tir à la première personne. Jouez par exemple à Modern Warfare 2 qui a dû s'en inspirer. Les Somaliens ressemblent à des espèces de zombies qui se font abattre en agitant les bras et qui avancent au combat comme des kamikazes, en tirant n'importe comment - alors que les soldats amerloques sont présentés comme précis et héroïques. Il faut donc garder à l'esprit que c'est un film de propagande militaire US, objectivement fort bien réalisé, mais au scénario douteux. La scène du dialogue entre le chef de guerre somalien et l'otage est assez ridicule.

Hellboy 1 et 2
Les deux sont plutôt pas mal, avec d'excellents effets spéciaux. L'adaptation du comics au cinéma est assez réussie. Le scénario a l'air d'inspirer pas mal d'adeptes des théories du complot, qui semblent prendre certains éléments fantastiques très au sérieux...

Revu La Neuvième Porte hier soir.
Ce film me laisse un sentiment mitigé. Comme d'autres oeuvres sataniques et malsaines, la fin a engendré chez moi un malaise et une certaine confusion. Cette fin en queue de poisson, dont je n'arrive pas à dire si elle n'est qu'une pirouette, ou plutôt une conclusion évidente.
En fait je n'arrive pas à trancher. D'une part, ce film comporte tous les éléments du chef-d'oeuvre: l'ambiance sombre et mystérieuse, l'excellent jeu des acteurs, les décors inquiétants, à la fois austères mais habités par la tentation...
Ainsi, ce film peut soit être analysé froidement comme l'application d'une formule relativement efficace, mais avec des failles (par exemple, à un moment donné le héros se fait casser ses lunettes, et à la séquence suivante il porte une paire intacte) qui apparaissent dès le second visionnage, soit comme un chef-d'oeuvre génial, tragique et possédé (dans le sens chrétien du terme), dont les nombreux sens cachés apparaissent à chaque nouveau visionnage.
Si je peux tenter une brève analyse, je dirais qu'à l'instar d'Eyes Wide Shut, La Neuvième Porte traite de la Tentation, toujours dans une optique chrétienne. Il faudrait donc considérer l'intrigue comme une vaste métaphore. Le choix d'une femme pour incarner le Diable est particulièrement judicieux, d'autant plus qu'Emmanuelle Seigner remplit son rôle à merveille. Il est d'ailleurs troublant de remarquer que cette actrice semble se spécialiser dans les films tragiques et malsains, comme Lune de fiel. Ce genre de films ne laisse pas indemne.

Je sais pas pourquoi mais je capte Canal + en ce moment, et je vais pas m'en plaindre. Hier soir, j'ai maté Predators.

Le film est distrayant, malgré les nombreuses incohérences, les retournements de situation invraisemblables, les passages ridicules, certains effets spéciaux bas de gamme... Le début copie clairement le scénario de The Cube, et dans l'ensemble le film doit beaucoup à la série des Alien également, ainsi qu'à d'autres classiques de science-fiction.

J'aime bien ce mélange de science-fiction/gore/fantastique.

Les Dix Commandements, avec Charlton Heston
Un grand classique, même si les effets spéciaux ont assez mal vieilli. La gestion des eaux lors de l'ouverture de la Mer Rouge est quand-même assez impressionnante.

Mary Poppins
Après une lecture politique sommaire, on peut dire que ce film - qui mélange comédie musicale et dessin animé - dénonce l'abandon de l'éducation des enfants par les parents au profit du monde du travail capitaliste: le père banquier qui est toujours de mauvaise humeur, la mère suffragette... Il y a aussi un côté psychédélique que ne renierait pas Lewis Carroll.

Revu récemment Et au milieu coule une rivière. Film assez gentillet qui fait penser à une publicité pour du matériel de pêche ou à une carte postale de l'Amérique rurale du début du XXème siècle. La fin tragique est prévisible malgré une progression très lente. Ce film ne vaut pas La Gloire de mon Père ou Le Château de ma Mère.

SHAUN OF THE DEAD, sympa, sans plus.

Le Silence des Agneaux
Toujours aussi bon. Je suis aussi fan de Hannibal (la suite).

Ray

Excellent film biographique sur la vie de Ray Charles, qui choisit de mettre en exergue les zones d'ombre du musicien: son addiction aux drogues (notamment à l'héroïne), liée à ses traumatismes d'enfance et à son infirmité; ses infidélités conjugales (il a eu en tout 12 enfants de mères différentes); son absence auprès de sa famille principale (sa femme Della Bea et leurs 3 enfants); et enfin son côté homme d'affaire sans scrupule dans la gestion de sa propre carrière et de son entourage professionnel.
Le film présente également un intérêt historique, puisqu'il retrace l'évolution de la musique noire américaine, en montrant l'apparition du 8-pistes en studio, la naissance de la soul - inspirée du rhythm & blues, du gospel et du jazz -, ainsi que l'introduction massive de la musique noire auprès d'un public blanc. Le chapitre de la ségrégation raciale est d'ailleurs abordé lorsque Ray Charles décide d'annuler un concert dans un bar appliquant une stricte séparation Blancs/Noirs en Géorgie.
Bref, je trouve que ce film est un chef-d'oeuvre qui ravira tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et à la musique de la seconde moitié du XXème siècle.



Trainspotting

Énième re-visionnage de ce film que j'ai dû voir pour la première fois à 15 ans... Depuis, j'ai connu (et arrêté) les drogues dures, mais la véracité du film reste toujours aussi frappante, à tel point que certaines scènes qui me rappellent des mauvais souvenirs (Renton enfermé dans sa chambre pour décrocher) me communiquent un malaise presque physique. En rematant le film, je suis également frappé par le malaise social qui transpire des décors: appartements dégueulasses et délabrés, jeunesse frappée par la vague post-punk, désemparement face à une société en perte de repères moraux... En outre, la vision des rapports amicaux basée sur l'intérêt personnel vise très juste.
Finalement le film tape là où ça fait mal, car si on laisse de côté les scènes à l'humour quasi-potache (le réveil de Spud), le message global est très pessimiste: grosso modo, oui l'héroïne mène à la déchéance et à la mort, mais si l'on en prend c'est parce que c'est la meilleure des drogues, la plus agréable en termes d'effet (sans compter les descentes, les phases de manque etc), et que de toute façon quand on se met à l'héroïne c'est qu'on n'a aucun espoir dans la vie. Et quand on en sort, c'est pour mener une vie banale de consommateur lambda, noyé dans la masse et soumis au capital, avec son lot de stress, de médiocrité et de routine.
En tout cas le film, s'il n'a pas mal vieilli, m'amuse beaucoup moins qu'à l'époque de sa sortie; au contraire, il tend à m'angoisser, car je perçois mieux sa dimension politique.



J'ai enfin vu et bien aimé Gran Turino, je ferai peut-être une chronique assez complète si la flemme ne me retient pas.

Funny Games US

Ce remake américain est en tous points fidèle à l'original allemand, jusque dans le choix de la BO: c'est toujours le même hurlement de saxophone de "Bonehead" (Naked City) au même passage du film.
Du coup je me demande quelle est l'utilité de ce remake, même s'il est sans faille.

La Boum 1 et 2, L'Étudiante
Sans être une bonne ni franchement mauvaise actrice, Sophie Marceau incarne assez bien la Française dans toute sa splendeur: jolie qui veut jouer l'intellectuelle, sensible qui veut attirer l'attention sur ses faux problèmes, désirable sans l'assumer (du moins dans sa jeunesse), bref elle excèle dans son propre rôle, qu'elle doit probablement avoir du mal à quitter dans sa vie privée.

Pas con ce que tu dis sur TRAINSPOTTING, je ne l'ai vu qu'une fois ya longtemps mais je vais le re-regarder.

Sinon vous pensez quoi des Douze Commandements de Mickaël Youn?

Pas grand choses, les conneries de Michaël et ses potes sont surement drôles à faire mais moins à regarder.

Moi j'ai trouvé le film assez drôle, surtout les gags avec les flics ("je suis Frottman"). Youn s'est évidemment inspiré de Jackass et autres Dirty Sanchez, mais bon c'est pas la première ni la dernière fois qu'on repompe les Etats-Unis.

À noter que Dirty Sanchez était plus extrême et plus drôle que Jackass à mon goût.

Un prophète
Avec Abdel Raouf Dafri comme co-scénariste, je m'attendais à une daube comme La Mentale, mais en fait je me suis pris une bonne claque. Excellent thriller carcéral bien sombre, très réaliste, même si j'ai eu un peu l'impression que le héros maghrébin était présenté comme une victime. Ce film est du niveau d'une production américaine comme Oz - d'ailleurs je pense qu'il s'inspire de cette série.

Indochine
En revoyant ce film qui se prend pour une épopée historique, je me rends compte qu'il est assez mauvais et mal joué, et que le casting ressemble à celui d'une comédie franchouillarde.

SALOMON KANE

Le film est inspiré de la série de nouvelles de Howard mettant en scène Salomon Kane, un impitoyable guerrier puritain combattant le mal sous toutes ses formes dans un XVIII ème fantastique. Le film est sympa, pour ma part j'aime surtout l'ambiance, bien retranscrite à l'écran.

A noter que l'auteur des nouvelles n'est autre que celui de "Conan le barbare" mais derrière cette série mythiques se cachent des centaines d'autres nouvelles souvent éclipsées par le Cimmérien.

300
Un peu choqué par le mélange historico-fantastique avec des personnages tout droit sortis du Seigneur des Anneaux, j'ai appris par la suite que le film est une adaptation de BD, ce qui explique cela. Du coup il m'est difficile de juger le film puisque je n'ai pas lu la BD. Voilà ma première impression: quelques bonnes répliques, mais trop de passages hollywoodiens et naïfs sur fond d'intrigue amoureuse gnan-gnan.
Du point de vue historique, de grandes libertés semblent avoir été prises, ne serait-ce que dans la présentation égalitaire des rapports homme-femme, ou dans les accoutrements complètement fantasques, voire grotesques des Perses.
Enfin les scènes de batailles sont relativement crédibles, mais beaucoup plus tape-à-l'oeil et prétentieuses que réellement spectaculaires et impressionnantes.

Revu Fight Club.
Mon point de vue n'a pas vraiment changé depuis mon premier visionnage lors de la sortie en salle: ce film contient beaucoup d'éléments scénaristiques intéressants, mais aussi beaucoup trop d'éléments spectaculaires hollywoodiens qui gâchent la cohésion de son message.

T'as lu le bouquin de Palianuk? Si c'est pas le cas je te le conseille vivement.

Non je ne l'ai pas lu, mais je ne m'intéresse plus trop à ce type de littérature dite "trash".

Finalement, derrière tout ce bordel anarcho-psychologisant, il y a surtout une grosse incohésion idéologique (désolé de me répéter) de la part de l'auteur.

Pourtant les tares de la société capitaliste sont désormais criantes de vérité, pour qui veut les analyser sans tabou. Plus qu'une crise de la virilité (la féminité est autant en crise que la virilité), c'est une crise de la communication à laquelle nous sommes confrontés.

La désertion de ce forum en atteste.

Citation :

Finalement, derrière tout ce bordel anarcho-psychologisant, il y a surtout une grosse incohésion idéologique (désolé de me répéter) de la part de l'auteur.

C'est à dire?