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 Veles - Black Hateful Metal

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H.N.
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H.N.


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Veles - Black Hateful Metal Empty
MessageSujet: Veles - Black Hateful Metal   Veles - Black Hateful Metal EmptyLun 6 Jan - 5:28

Veles - Black Hateful Metal
No Colours, 1997


Attention: classique en vue.

Amateurs de black metal dépressif d'adolescent au regard rivé sur ses Converse (littéralement: shoegaze), passez votre chemin. Black Hateful Metal ne regarde pas ses chaussures: Black Hateful Metal regarde vers le ciel, un ciel noir et étoilé. Black Hateful Metal regarde vers le passé, vers le passé antique d'une Europe païenne fière et guerrière, couverte de larges étendues boisées.

Sur cet album, Veles chante les mystères d'un polythéisme slave archaïque, désuet, oublié de tous, dont on se rappelle à peine les noms des Dieux (et encore moins leurs attributs).

A Night On The Bare Mountain proposait un black metal mélodique assez classique, inspiré de la scène norvégienne mais avec une forte identité polonaise, rempli de tierces majeures, de synthés épiques et d'interludes celtisants. Ce premier album étoffait légèrement le style de l'excellente démo Triumph of Pagan Beliefs, passant de la géniale boîte à rythme à un véritable batteur bancal et irrégulier (autre que Capricornus).

La formation de Veles semble avoir été totalement refondue pour ce Black Hateful Metal, ne gardant que le chef d'orchestre Blasphemous et son acolyte Darken aux synthés (seulement sur les interludes*), entourés de nouveaux musiciens de session (de studio?). Difficile d'établir une filiation entre A Night On The Bare Mountain et Black Hateful Metal, tant le style, la structure des compos, les vocaux, la production, le jeu et l'ambiance diffèrent. Seuls les interludes au synthé de Darken marquent le trait d'union.

Les riffs épico-mélodiques se muent en riffs minimalistes oniro-atmosphériques. Les synthés qui développaient des mélodies solistes se mettent à renforcer discrètement les notes de guitare réverbérées, assistés par des bruitages naturels très efficaces. Les râles éraillés laissent place à des hurlements perdus dans le lointain (similaires à ceux de la démo mais mixés plus en retrait), terriblement uniques par leur production et loin du plagiat burzumesque. Les vocaux sur "Broken Cross" sont tout simplement incroyables par leur sonorité, bouleversants dans leur prestation.

Le son de guitare saturée mérite lui aussi un paragraphe. Difficile à décrire, car peu commun. Le taux de saturation est peu élevé, mais pourtant on est loin de l'overdrive ou du crunch claquant. Je crois que ce son de guitare a définitivement une forte présence. Une réverbération quasi-magique souligne considérablement les riffs tour à tour rêveurs, amers et enragés.

Les riffs pourtant très simples (quand on les déchiffre à la guitare, on s'aperçoit que le guitariste a fait les mêmes plans sur la majorité des compos) répercutent cette présence; ici le minimalisme ne se contente pas de répéter bêtement une suite de notes, mais la fait vivre dans l'esprit de l'auditeur grâce à l'atmosphère.

Plus obscure, la batterie a un son très naturel et semble jouée par un vrai batteur, peut-être parfois assisté par des trucages de studio ou une boîte à rythme. Cette fois-ci les blastbeats - plus rapides que dans le premier album - sont impeccables, entrecoupés de roulements de toms.

Bien qu'alternant interludes instrumentaux et morceaux black metal, Black Hateful Metal ne souffre d'aucune baisse de qualité dans sa durée. C'est au contraire un album qui s'écoute de bout en bout, par exemple au crépuscule d'un des premiers jours d'automne, pour célébrer le retour imminent des saisons froides. Album religieux, nocturne, automnal, évoquant un paganisme mort, oublié et enterré (cf "Uralten"); non pas morbide, mais en guerre contre la réalité moderne, ses racines idéologiques et ses avatars techniques; non pas simpliste, mais dépouillé et rustiquement passéiste.

Black Hateful Metal est un album-charnière dans l'évolution de la scène black metal internationale, au même titre que Transilvanian Hunger et que les premiers Graveland, mais ne jouit malheureusement pas de la même notoriété que ces derniers. À l'image du polythéisme slave dont il honore la mémoire, Black Hateful Metal est oublié de tous. D'où ce devoir de mémoire que constitue ma chronique.

L'édition CD de No Colours que je possède réunit Black Hateful Metal et la première démo Triumph of Pagan Beliefs. Elle contient certaines paroles de l'album et des textes politiques. Je la recommande chaudement à ceux qui auraient négligé ce chef-d'œuvre jusqu'à aujourd'hui. Par défaut, No Colours a également réédité les deux premiers albums de Veles sur un même CD en 2004 (je ne connais pas cette édition). Je conseille par contre aux auditeurs de Veles de faire l'impasse sur le troisième et dernier album du groupe, largement dispensable, qui sans être un ratage complet, laisse une tache dans son héritage discographique.


Where is your pride, White man?
Has the cross veiled your eyes?

("Milleniums of Disgrace")


* Les synthés atmosphériques sont assurés par un claviériste de session issu de Perunwit.
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MessageSujet: Re: Veles - Black Hateful Metal   Veles - Black Hateful Metal EmptySam 24 Aoû - 22:50

Petit rectificatif concernant le 3ème et dernier album de Veles intitulé Thé Black Raven Flew Again: avec le recul, je le trouve très agréable à écouter et parsemé de mélodies épiques sympathiques, malgré la programmation bancale de la batterie synthétique.
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