Behemoth est un groupe polonais assez impersonnel, passé du death metal sur la 1ère démo au BM brut et païen ensuite, puis au black/death satanique quasi-commercial depuis. Penchons nous sur deux albums assez représentatifs du parcours du groupe: Grom (1996) et Pandemonic Incantation (1998).
La production de Grom est brute mais claire, le son de guitare touffu et rêche. La basse, très présente, ne se contente pas de suivre la guitare, elle élabore ses propres mélodies - magnifique descente de manche sur "Rising proudly towards the sky", au passage.
Quelques détails en vrac: le refrain de "Spellcraft & Heathendom" rappelle Absu à cause du chant double ; le morceau "Dragon’s Lair" commence par une magnifique intro au synthé ; quelques tentatives de chant clair gueulard et de chœurs païens ; chant en polonais sur les 5ème et 8ème morceaux ; la vitesse alterne entre blastbeats et mid-tempo. Les compos sonnent comme les vieux Enslaved, c'est le même type de riff qui est utilisé (accords mineurs décalés en gardant la même corde grave).
Dans l'ensemble, c'est un album pro et carré qui dévoile un certain potentiel, avec une ambiance mythique et ancienne. Par contre, il se répète sur la fin (chansons 7 et 8).
Sur Pandemonic Incantation, le groupe change de thématique et de section rythmique (bassiste et batteur remplacés). On passe des forêts enneigées poméraniennes à l'occultisme assyro-égyptien. Cette fois-ci le rythme est très rapide, la batterie technique et bourrine, la basse peu audible, la prod encore plus pro et les solos précis.
On sent des influences death - notamment melodeath suédois - dans la composition. Pandemonic Incantation est un peu l'album de transition de Behemoth entre black et death, cela s'entend encore plus dans les bonus-live qui clôturent l'édition que j'ai de l'album.
Comme dans Grom, les chansons 2 et 3 sont liées et s'enchaînement directement. "The past is like a funeral" est un bon morceau, mais trop long, avec un final quasiment heavy prog. Le synthé est bien géré sur la 7ème chanson. Enfin l'outro est interminable.
L'album n'a pas trop mal vieilli dans l’ensemble, mais il reste dispensable.
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