Désolé Jean-Pierre est le premier roman publié par Daniel Conversano au format physique en 2018.
Ce livre est à l'image de son auteur : imbécile, naïf et milichiant. C'est un manifeste politique, un recueil de pensées autobiographiques déguisé en fiction. L'écriture est médiocre et scolaire (notamment l'emploi du passé, formalité qui jure avec le registre familier voire vulgaire du récit). Il n'y a pas de narrateur omniscient, donc le lecteur reçoit directement les opinions de l'auteur en comprenant bien qu'il s'exprime lui-même à travers son héros de fiction.
La décision de transformer tous les noms propres en remplaçant une lettre (genre Pernod par Perlod ou Hanouna par Hanouka) est grossière et risible, tant on s'interroge sur la motivation : peur d'éventuels procès ? Mais la diffusion n'a pas été assez massive et Jean-Pierre Pernod ne sera jamais au courant de ce projet d'attentat fictif.
La psychologie des personnages est inexistante car il n'y a pas de personnages. Hélène ressemble à une femme-modèle que je n'ai jamais croisée en vingt années de fréquentation du milieu faf. Sa rencontre idyllique avec le héros est très peu réaliste, surtout son appel téléphonique « j'arrive chez toi dans 5 heures, je vais t'aimer profondément ». Conversano n'arrive tout simplement pas à créer des personnages humains, il met juste en page des clones fictifs de sa propre beauferie. Sa démarche artistique me rappelle beaucoup celle d'Alain Soral dans son film
Confessions d'un dragueur.
J'ai été obligé de lire en diagonale car le livre est chiant. La majorité des pages se composent de théories politiques foireuses et haineuses sur la race, sans finesse, avec une obsession débile sur l'islam et les "Arabes" qui trahit en fait implicitement une admiration envieuse de l'auteur envers leur capacité de violence.
Effectivement, si on fait une lecture scolaire du livre, le message n'est pas idiot :
- les Maghrébins nous envahissent, nous les Blancs on va se venger
- nous les Blancs on est supérieurs car plus moraux et moins violents
- par conséquent on doit renoncer à détruire mais tenter de reconstruire.
Oui, d'accord...Mais ce n'est pas de la littérature, c'est une démonstration politique.
Je vous laisse admirer ci-dessus la couverture qui est bien réalisée, mais dont le sens m'échappe. Est-ce le héros qui est représenté avec un bandeau sur les yeux? Et que dire de cette quatrième de couverture, où l'écrivain débutant croit casser les codes du genre en casant une devise foireuse (la fameuse "droite") au lieu de mettre sa photo et la présentation du roman. Non seulement ça fait débutant arrogant, mais j'imagine mal une librairie apolitique sérieuse proposer ce produit en rayon - en supposant que ce fût jamais le but de Conversano.
Saluons tout de même le travail de l'auteur car c'est la seule œuvre de fiction complète qu'il a publiée. Je pense que je me passerai des suivantes...Que voulez-vous, on ne peut pas être à la fois un brillant animateur de Youtube et un brillant écrivain.
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