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 L'Auberge espagnole

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H.N.
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H.N.


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MessageSujet: L'Auberge espagnole   L'Auberge espagnole EmptyJeu 28 Nov - 9:10

L'Auberge espagnole
Cédric Klapisch
2001




L'Auberge espagnole a dû et doit toujours faire fantasmer des générations d'étudiants, qui s'imaginent en le voyant que faire un voyage d'études à l'étranger se résume aux potes, à la fête et à la baise.

En ce qui concerne la baise, les potes peuvent être très utiles, surtout quand il s'agit de leur voler leur meuf. A ce niveau, le film ne s'embarrasse pas de scrupules: l'adultère c'est pas grave et très fun (surtout quand on invente des mythos énormes pour le cacher), de toute façon le couple c'est chiant et contraignant. L'idéal c'est de ne pas être coincé, d'être à l'aise avec tout le monde, d'avoir le maximum de potes et de baiser le maximum de meufs (d'où l'intérêt du nombre de potes).

Le jeu de l'acteur principal, Romain Duris, est inégal: très bon et naturel dans les scènes sociales, mais grossièrement surfait quand il pleure. On sent la plus grande expérience et le plus grand talent de Xavier de Guillebon [Jean-Michel] quand il lui donne la réplique. Judith Godrèche et Audrey Tautou sont quant à elles parfaitement godiches, ce qui certes correspond à leurs rôles respectifs, mais est-ce volontaire de leur part? Peu importe au final. La majorité des acteurs non-français s'en sortent très bien. Cécile de France arrive à être crédible, du moins dans la mesure de son rôle - qui l'est beaucoup moins que son jeu (crédible).

Le film prétend apporter un message de rébellion contre les parents et l'ordre établi (en caricaturant, "fais ce que tu veux et pas ce que les autres veulent que tu fasses"), mais impose pourtant un conformisme moral clairement édicté dans certaines scènes: l'homosexualité c'est cool et branché (les lesbiennes sont des déesses du sexe dont les hommes devraient s'instruire), faire des généralités sur tel ou tel peuple c'est raciste, parler crûment de la femme comme objet sexuel c'est sexiste... On retrouve toute la collection des tabous du jeune étudiant mondain. En somme, le film contient en filigrane toute l'idéologie estudiantine lili-bobo-homo-bédo-liberté sexuelle-bars-sorties-mélanges.

En fait L'Auberge espagnole ressemble à une vaste campagne de publicité pour l'euro-mondialisme et les échanges Erasmus. Si vous voulez faire la fête, voir du pays, vous éclater, baiser plein de filles, votez pour l'Union européenne! Je caricature à peine. Ma critique porte surtout sur la grande naïveté du film, dont le manque de profondeur psychologique des personnages évince tous les problèmes inévitables qu'il aurait fallu aborder par souci de réalisme:
- les problèmes d'argent pour payer le loyer
- les problèmes de cohabitation entre étudiants
- la jalousie entre célibataires et couples
- les problèmes entre frère et soeur (une seule scène de dispute, résolue en deux minutes chrono)

Mais non, les colocataires de l'appartement sont tous beaux, tous cools, (presque) tous en couple, tout le monde est pote avec tout le monde. Pas un mot non plus sur la forte présence des drogues dures en Espagne, qui m'a pourtant été relatée par tous mes amis qui y sont partis dans le cadre de leurs études.

Pourtant Cédric Klapisch avait abordé tous ces problèmes avec brio dans le génial Péril jeune (1994), sans plomber l'atmosphère de nostalgie joyeuse et de déconnade insouciante. Attention, L'Auberge espagnole n'est pas un ratage complet ou un clip de campagne grossier: les gags sont particulièrement drôles et réussis sans être vraiment lourds. Au contraire, L'Auberge espagnole est une comédie promotionnelle efficace (pour le message qu'il cherche à délivrer).

Le film pêche surtout par sa naïveté, son manque de profondeur, son systématisme (les visites des petit-e-s ami-e-s) et par l'aspect digne d'un sitcom de certaines scènes: l'abus dans la bande-son du morceau de Radiohead, très cliché; la fin en queue de poisson complètement irréaliste*; les scènes pseudo-hallucinatoires aux effets de montage ridicules...

Bref, si on enlève à L'Auberge espagnole sa dimension de comédie sympathique sans prétention et qu'on ne garde que le message idéologique, le film devient carrément gerbant: promotion de l'adultère, de l'homosexualité, du métissage, du cosmopolitisme, ringardisation du couple hétérosexuel stable et durable... Ce qui est gerbant, c'est qu'un tel message soit propagé par une comédie plutôt réussie, et donc qu'il puisse toucher le spectateur. On tombe alors dans la catégorie du film de propagande pur et simple. Il suffit de comparer L'Auberge espagnole aux précédents films de Klapisch (Le Péril jeune, Un air de famille) pour s'en convaincre.

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