Voici deux réflexions que je viens de formuler par écrit en cette heure tardive :
Un artiste est toujours dépassé par sa propre œuvre.
Un artiste a toujours - consciemment ou inconsciemment - un message à exprimer, à diffuser. Mais entre ce qu'il veut exprimer, ce qu'il exprime, ce que le public perçoit puis comprend de ce qu'il exprime, et compte tenu de ce que le public sait de lui, il y a un résultat final différent.
Il y a toujours une part de l'artiste que ce dernier exprime malgré lui. Le contexte fait le reste.
L'être humain est une entité morale plus qu'un être physique.
Animal social, l'être humain tend dans des conditions de civilisation avancées à ignorer, négliger voire nier ses propres mécanismes organiques et à magnifier ses propres capacités morales/psychiques, au point de s'auto-considérer non plus comme un objet (position objective dans la hiérarchie des êtres vivants), mais comme un sujet (la pensée consciente qui se croit libre alors qu'elle est conditionnée par le physique et le social).
En ce sens, le rôle du langage est déterminant dans la création des rôles (au sens théâtral du terme) sociaux qui vont servir à entretenir cette illusion.
Toute la civilisation repose sur la concrétisation et le développement raffiné de ces constructions mentales (couple, famille, nation, entreprise...).